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Une Histoire de la Pluie
5 juin 2012

C’est devant son monument que je l’ai vue. Une

C’est devant son monument que je l’ai vue. Une longiligne silhouette sombre, dansante, mouvante, malgré la stèle encombrée, malgré la pluie. Je l’ai prise tout d’abord pour un vulgaire éclaireur d’ossuaires, de ceux qui charment et font danser les feux follets à la nuit tombée. Ils ne se produisent d’habitude pas en pleine pluie mais allez savoir quand ces êtres s’entrainent, les récents disparus sont connus pour être les plus luminescents, encore proche de ce monde et de ses habitants, de plus faciles réceptacle à toute nécromagie. Je crois que c’est la lumière qui m’a induit en erreur, avec le soleil déclinant qui perçait sous les nuages d’eau, baignait un étrange et chaleureux éclat, tout en clair obscur.

Elle ne m’avait pas encore aperçu et jouait avec la pierre, caressait la tombe mouillée devant laquelle elle était agenouillée, tout en racontant, réalisais-je en m’approchant aussi silencieusement que possible, une histoire. Une histoire, un conte, j’entendis le mot fée, enchanteur et méfaits, un entrelacs d’aventures compliquées, d’improbable et de beau. Ce genre d’histoires sur lesquelles on rêve, on se forge, on s’inspire, on s’arrête. Le temps de les entendre. J’ai dû faire un bruit ou je ne sais pas car elle s’arrêta brusquement, tourna la tête vers moi, un visage magnifique, je crois, des yeux bleus fantastiques j’en suis sûr, et avant même que je dise un mot se releva brusquement pour disparaitre sous le drap d’eau.

Félicien marmonnais-je. Diable d’homme. La plus belle femme que j’ai jamais vue te raconte des histoires sur ton lit de pierre et je trouve le moyen de m’en étonner.

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